Édition du jeudi 8 février 2001
Les sapeurs-pompiers veulent une réforme de la sécurité civile débouchant sur “ une véritable réorganisation de la sécurité civile en France ”
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSP) demande à Lionel Jospin une réorganisation de la sécurité civile en France. “ Nous demandons l'ouverture d'un grand débat, d'une grande réflexion sur la sécurité civile en France, comme cela s'est passé pour la Défense nationale, la sécurité publique, la santé ”, a expliqué le lieutenant-colonel Daniel Ory, président de la FNSP, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre.
La sécurité civile est notamment assurée en France par 240 000 sapeurs-pompiers civils et militaires, professionnels et volontaires, plusieurs dizaines de milliers de secouristes actifs et de nombreux services publics.
Pour la FNSP, les grandes tempêtes et la marée noire qui a suivi le naufrage du pétrolier Erika, fin 1999, et les inondations de ces dernières années ont servi de révélateur à de nombreux dysfonctionnements. “ C'est un problème de coordination. On a les ressources humaines, on a le potentiel nécessaire de bénévoles mais il n'y a aucune coordination, il n'y a aucune autorité unique qui organise tout ça. C'est un peu du bricolage ”, a déclaré Daniel Ory. Parallèlement, l'attente des citoyens en matière de sécurité est de plus en plus forte, a-t-il souligné.
Il a également cité l'évolution des nouvelles technologies et des risques, des modes de vie, des loisirs, de la démographie, “ avec des zones qui se dépeuplent, d'autres qui sont surpeuplées ”. “ La suppression du service militaire ne permettra plus à l'armée de nous aider autant qu'elle l'a fait dans le passé lors de grandes catastrophes alors qu'il y a une multiplication des interventions au quotidien ”, a-t-il ajouté.
Le débat demandé par la FNSP avec tous les acteurs concernés doit déboucher sur “ une véritable réorganisation de la sécurité civile en France ”, a souligné Daniel Ory. Cette réorganisation passe également par un effort d'éducation “ à tous les niveaux, de l'école primaire à l'école nationale d'administration ” pour anticiper sur les événements et “ responsabiliser ” les citoyens.
Pour Daniel Ory, il faut “ cesser de bâtir une échelle de risque sur la peur des citoyens ou sur l'effet médiatique de tel ou tel risque et la bâtir sur des données réalistes et concrètes ”.
La FNSP sera reçu par le président Jacques Chirac le 16 février, a indiqué le lieutenant-colonel Ory.
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